samedi 25 novembre 2023

Consoude et rosiers (Mireille)


 

Sous un ciel mouvant

bruissent les orages
 

Dans le jardin

la vie s'anime et palpite
 

Une consoude a pris ancrage

au pied du rosier
 

Butinage papillonnage
 

Ses feuilles voluptueuses

se déploient

et se mêlent
aux roses naissantes
 

Coussins de verdure

lits de tendresse

Les fleurs s’épanouissent

en senteurs délicates

avant de lentement flétrir
 

Leurs pétales une à une
se détachent

emportées par la pluie et le vent

pour se perdre dans la nuit

et nourrir la terre avide

















mardi 21 novembre 2023

Mon jardin à la veille de la Sainte Catherine (Catherine)

 

Pas de violettes ni de pâquerettes

Plus de roses ni d’agapanthes

Sous la terre, les bulbes de jonquilles, crocus, narcisses, jacinthes sommeillent.

Le chevrefeuille n’exhale plus aucun parfum

Le lilas a perdu ses quelques fleurs d’octobre


Les feuilles mortes dorment sur l’herbe mouillée.

lundi 9 octobre 2023

Bribes de jardin (Mariette)


 


10 juin 2023 

Hier, la pluie est tombé dès le milieu de la matinée et persiste jusqu’en milieu d’après-midi. C’est réjouissant, la terre a tellement besoin d’eau, mais il faut changer le programme du jardinage en activités de couture. A 16 heures le soleil est de retour, grelinette et brouette sont rapidement en place, il est urgent de préparer deux plates bandes, une pour un 2e semis de haricots verts et l’autre pour le poireau. Les emplacements choisis sont en friches depuis quelques semaines et avant de remuer la terre il faut enlever les coquelicots que j’avais laissé pousser pour les pollinisateurs, j’en remplirais deux brouettes. La terre bien humide est encore plus facile à travailler, la grelinette soulève les dernières adventices et en deux temps trois mouvements c’est propre. Le coup de râteau sera passé juste avant le semis, vérifier le bon jour sur le calendrier lunaire et passer chez l’horticulteur pour acheter une botte de poireaux à repiquer. 


 11 juin 2023 

C'est dimanche aujourd'hui, mais pas pour le jardin, ce sera le coté ornement ce matin. Comme il est nécessaire de tondre un prochain jour je décide de supprimer le « massif » de coquelicots, que j'avais laissé au milieu de la pelouse. Pour les butineurs bien sûr, mais aussi pour Régis en souvenir, il les aimait, les coquelicots. Comme j'ai une franche aversion pour le rotofil, j'ai sorti la faux. Une faux moderne au manche en aluminium, légère. Je ne suis pas vraiment douée dans son maniement, mais j'aime ce geste ample qui couche de petites gerbes d'herbes sur le sol. Il me rappelle aussi ma grand-mère, qui allait ramasser l'herbe pour les lapins avec ce même outil. La brouette est chargée, bombée, la tondeuse égalisera ce qui reste. De retour avec la brouette vide, je fais le tour du massif qui borde la façade avant de la maison. Les feuilles des bulbeuses sont sèches, les iris aussi ont besoin d'un toilettage, je coupe les premières boules sèches des pavots, j'ai promis des graines à tellement d'amis. Les euphorbes vivaces sont défleuris, je coupe les hampes fanées et les bisannuelles commence à jaunir, j'arrache celles qui sont le plus avancées. C'est un peu nu maintenant, il me reste quelques tagètes dans la caissette des semis, je vais boucher quelques trous, mais rien de plus, la canicule avait tout grillé l'été dernier, inutile de revivre la même chose. Les sauges sclarées commencent à fleurir, de pures petites merveilles et la rose trémière joue la sentinelle à coté du portail.


 21 juin 2023 Enfin l'été, mais il doit y avoir une erreur dans le programme, il fait gris, gris et à peine chaud. Qu'à cela ne tienne, c'est parfait pour désherber, et les pluies de hier facilitent le travail. Trois brouettes, bien chargées en indésirables, il ne me reste que le rang de carottes à nettoyer et ça fera le démariage en même temps, vu la hauteur de l'herbe. Demain. Les haricots ont bien levés, ils sont alignés comme des petits soldats, les poireaux se sont également redressés. L'ail est arrivé à maturité, mais l'humidité est trop présente, impossible de les laisser sécher sur place. Une cagette dans l'abri de jardin fera l'affaire. Mes menus sont à présent composés en fonction des récoltes, les courgettes font aussi le bonheur des amis et voisins. Concombres et premières tomates avec une feuille de basilic sont un régal. Carottes et betteraves sont croquantes à souhait, le brocoli fondant et un joli chou vert pâle et dodu fera demain une salade que tous apprécieront : C'est le repas des bénévoles de la bibliothèque. 


 31 juillet 2023

Ou-la, la, ce ne sont plus des bribes au jour le jour, mais des bribes entre deux silences. J'ai beaucoup procrastiné. …. L'été bat son plein et le jardin aussi, les productions en cours, en plus du quotidien permettent de faire des réserves pour l'hiver et les légumes pour les saisons suivantes poussent tranquillement. Mais il ne faut pas que j'oublie cet échec cuisant ou presque : une invasion de punaises ravageuses des choux. Je n'en avais jamais vu des comme ça, les brocolis heureusement étaient récoltés quand elles sont arrivées, mais elles ont eu raison des deux derniers choux fleurs, et se sont jetées sur les choux raves. J'ai eu beau, tous les jours, les écraser sur place ou les ramasser dans une petite boite pour les noyer,les petits choux raves continuèrent d'avoir triste mine. Il y a quelques jours enfin, je ne trouvais plus de petites bêtes, mais avec les insectes il ne faut jamais crier victoire, deux jours plus tard, une éclosion et les petites larves ravageuses pullulaient à nouveau. Là, impossible de les écraser, elles sont trop nombreuses et dès qu'on touche la plante, elles tombent au sol et se cachent. Me voilà donc avec un petit récipient rempli d'eau, je le glisse sous les plantes, une petites secousse et les bestioles atterrissent dans cette piscine improvisée pour eux et s'y noient. Mais il y en a toujours qui en réchappent et il va donc falloir maintenir la vigilance encore un certain temps. Des semis sont à prévoir, demain c'est un jour racines, parfait pour les navets et les premiers radis d'hiver. Les emplacements sont prêts. En caissettes, dans la serre, les jours suivants,ce seront des choux fleurs, brocolis et encore des choux raves pour l'automne. Il y a des graines à récolter aussi, celles des premières vivaces, les tagètes, les tournesols, que j'ai pris le soin d'ensacher, sinon les oiseaux ne m'en laissent pas une, et les salades et le persil que j'ai laissé monter, et il ne faut pas oublier les tomates. Et bien sûr tout identifier de suite, rien ne distingue les graines les unes de autres. Dans le reste du jardin, il y a l'entretien habituel, tondre, supprimer les fleurs fanées et les tailles en vert. Les charmilles ont fait de longues pousses grâce à un printemps humide, heureusement, elles sont facile à couper et à la sortie du broyeur se transforment en BRF ( bois raméal fragmenté ) qui fait un merveilleux paillage pour tout. Mais il y en a une certaine longueur, ça va m'occuper plusieurs matinées. Et il faudra aussi redonner une forme aux viburmum, spirées, kolwitzia, pour assurer leur floraison du printemps prochain.

mercredi 4 octobre 2023

Le domaine du Rayol (Claire)



 


   C’est un grand domaine, situé à l’est du Lavandou, au bord de la mer. Il est maintenant propriété du Conservatoire du Littoral, après avoir appartenu à une riche famille d’industriels. Depuis la route il faut descendre, trouver à se garer, et on entre dans le domaine, avec une grande maison qui accueille les visiteurs. Pour la petite histoire, Jacques Chirac y a vécu son adolescence, il était le fils du régisseur.

Ce week-end se tenait une fête des plantes, avec des exposants, des pépiniéristes et des artisans de la région.


   J’ai envie d’en parler à cause de l’impression que me fait ce lieu chaque fois que j’y viens : une sorte de rêve de jardin méditerranéen, surtout depuis que Gilles Clément l’a investi.
Le cadre est sublime : depuis la terrasse de la maison on surplombe une cascade de végétation qui descend vers la mer d’un bleu intense. Il y a des zones plus sèches, qui accueillent les plantes des zones désertiques, d’autres cachées au creux d’un vallon où coule un petit cours d’eau qui descend jusqu’à la plage. L’idée directrice c’est l’accueil de plantes de toutes les zones de climat méditerranéen, des cinq continents. On suit donc des allées plus ou moins larges, des petits sentiers, avec un plan, et on découvre par exemple des dizaines de variétés d’eucalyptus, ou de bambous. Dans le vallon très ombragé j’ai retrouvé les grandes fougères arborescentes de la plaine des Palmistes à la Réunion, mais il y a aussi une infinité de plantes grasses, cactus, dans les endroits arides.

Les principes sont ceux développés par Gilles Clément du « jardin en mouvement » : les plantes se ressèment, migrent, on paille beaucoup avec tous les déchets verts, on arrose très peu. La richesse, le nombre de variétés de chaque espèce, les floraisons étranges, le gigantisme de certains eucalyptus, la beauté du lieu où on se perd un peu font de la visite une sorte d'exploration.

 


Il y avait de belles plantes chez les pépiniéristes mais l’expérience m’a instruite et je n’ai donc pas acheté de ces belles tropicales nées dans les îles sur de terres volcaniques qui jamais ne prendront leur essor dans mon jardin d’argile et de calcaire. J’ai acheté un rosier bien de chez nous : Ghislaine de Féligonde qui j’espère se plaira chez moi. Comme toujours dans ces rencontres, échanges bien plaisants avec la personne qui les cultive près de Gassin.
Mais je vais suivre les conseils de Mariette : « prendre soin de mon sol » en me faisant livrer plein de compost de la plate-forme forme de compostage de Toulon.


lundi 18 septembre 2023

Mystérieuse rencontre avec la Consoude (de Russie), un récit de Martine


 

 

A Lyon en mai de cette année lors de l’atelier de L’ APA «  Le temps au jardin », Mariette a fait mention d’une fleur inconnue de moi : la Consoude en précisant bien de Russie… Je ne me souviens plus très bien en quelles circonstances, sans doute eu égards à sa beauté et ses vertus médicinales, en tout cas j’ ai pris bonne notre de ce nom pour ne pas l’oublier, portée par d’étranges rêveries sur mes lointaines origines russes par mon ancêtre bibliothécaire de Nicolas II à St Pétersbourg...

Un mois plus tard, Mireille qui n’avait pas participé à l’atelier de Lyon et souhaitait nous rejoindre m’envoie son portrait avec une photo d’un rosier et … d’une consoude de son jardin ! Je suis poursuivie… (en deuxième plan sur la photo).

Comment expliquer cette coïncidence ? Faut il y voir l’action de quelques mystérieuses influenceuses, une mode soudaine qui met cette fleur « remarquable » en valeur ?

Cet été Mariette m’a donné un pied de cette vivace de son jardin de Gironde. Je l’ai précautionneusement plantée dans mon jardin des Charentes où elle fait l’objet de tous mes soins tant je suis impatiente de la voir repartir et de la découvrir au printemps. Je vais pouvoir l’intégrer dans le dictionnaire des fleurs de mon jardin et préciser sa provenance : le jardin de Mariette et sa mystérieuse apparition grâce à la photo de Mireille.

En attendant, sur internet, j’ai appris que la Consoude était une vivace bleue ( ? ) aux fleurs comestibles aux nombreuses vertus médicinales. Ses feuilles, est -il dit, à saveur de poisson sont riches en vitamines B12, en beignet elles ressembleraient au filet de sole… c’est dingue !

Une aubaine pour moi qui adore cuisiner.



Jardins et climats (Claire)


 

Cet été j’ai été amenée à bien des réflexions sur les jardins, sur mon jardin, mais j’en étais éloignée et tout ce que je pouvais faire c’est craindre pour la survie de mes dernières plantations, des bébés arbustes, en l’absence totale de pluie.
Au retour, tout avait survécu et c’était une bonne surprise car l’année dernière et l’année précédente j’ai vu se dessécher et mourir presque tous les jeunes arbres que j’avais plantés en investissant le jardin, en 2012. Un mimosa magnifique, un pêcher, un cerisier et une vipérine du Cap (bouture volée au Rayol et qui était devenue un vrai arbre). Je ne sais pas si c’est la sécheresse qu’on doit incriminer ou une maladie…


Ce jardin, c’est une des raisons principales de notre choix de la maison, à cause de ses oliviers. La maison a été construite, comme toutes celles qui l’entourent, dans les années cinquante dans une oliveraie pluri-centenaire et il y a donc 6 oliviers impressionnants, qui apportent de l’ombre au jardin. Mais mes rêves d’enfants grimpant dans les arbres et courant le soir à la fraîche ont été immédiatement contrariés par la présence des moustiques-tigres, féroces le matin et le soir. Je crois qu’ils sont arrivés à peu près en même temps que nous et la seule solution que je vois serait de transformer le jardin en un parking bitumé (ils n’aiment pas le minéral). On a quand même investi dans un « mosquito magnet » pour un résultat relatif.


Fin juin, début juillet, j’ai passé du temps à Amiens, Lille et Toulouse. Les jardins du nord et du sud-ouest en début d’été ont quelque chose de magique, on baigne dans le parfum des tilleuls, le vert de l’herbe, les fleurs épanouies. Je me disais que l’eau, décidément, est l’alliée principale du jardinier, que son absence le condamne à des stratégies très particulières. Ici, à Toulon, les très beaux jardins ont tous été plantés au pied d’une pente calcaire où naissent des sources abondantes. Faute d’eau – on ne peut pas arroser abondamment – beaucoup de plantes « végètent » : elles survivent mais cinq ans après la plantation elles n’ont pris que quelques centimètres. Sauf les majestueuses acanthes, envahissant deux fois par an tous les coins inoccupés, les oxalis jaune citron ou les lauriers-tins qui colonisent mon jardin, les pervenches et les asparagus, les valérianes, les marguerites du Cap, les freezia. Au printemps ce sont les fleurs sauvages qui font le spectacle, c’est très beau. Mais l’été est la saison de la survie, pas question de dépenser son énergie dans des floraisons, à part les lavandes et le grand bougainvillier sur le mur.


Je me suis pas mal inspirée d’un beau livre : « Pour un jardin sans arrosage » d’Olivier Filippi, qui a une pépinière près de Montpellier. A la plantation (en automne) faire une grande cuvette d’arrosage où on pourra déverser 30 à 40 litres d’un coup, et seulement quand la plante « baisse les oreilles », pour l’obliger à « descendre » ses racines profondément, et seulement les premières années ; pailler ; rassembler les « soiffardes » dans un seul massif qu’on arrosera mieux...et laisser mourir celles qui décidément ne s’acclimatent pas. Parce que l’eau ce n’est pas seulement l’arrosage, c’est aussi l’humidité ambiante, dont certaines plantes ont toujours besoin. Un framboisier en méditerranée, c’est à oublier.

J’ai installé un réseau discret d’arrosage goutte à goutte, pour aider certaines à survivre, en arrosant tous les dix jours pendant deux ou trois heures les plantes plus âgées qui en ont besoin.

Je crois que sur un balcon il faut des pots profonds et si on s’en va longtemps un système d’arrosage automatique au goutte à goutte aussi. Même la plante la plus sobre ne survivra pas une fois le pot complètement à sec. Mais il y a beaucoup de plantes grasses qui résistent pas mal quand même.

L’autre inconvénient du climat méditerranéen c’est l’absence de froid, qui permet aux ravageurs de prendre leurs quartiers d’hiver en toute quiétude et de prospérer dès le printemps. Cochenilles, araignées rouges, mouche de l’olive, j’ai renoncé à mener un combat inégal. J’élimine les plantes trop envahies, voilà tout. Et une année de prolifération de rats des champs m’a dissuadée de mettre les épluchures dans le compost et de planter un potager (en plus je suis souvent absente l’été).


Mais par contre nous avons Marguerite, une jeune tortue d’Hermann qui est venue toute seule dans ce jardin un peu sauvage, depuis la « colline » toute proche, et qui vient boire ou croquer un fruit que nous lui proposons...et de temps en temps un hérisson ou un renard viennent faire un tour.


Voilà, pour compléter ce portrait en demi-teinte, l’amandier et les agrumes donnent vaillamment trois fruits par ans, à part le citronnier nettement plus âgé et plus généreux. Je me dis qu’il faut encore plus de patience au jardinier méditerranéen qu’ailleurs...ou beaucoup d’eau à disposition, mais ce n’est pas écologiquement défendable.


J’espère que vos retrouvailles avec vos jardins ont été fructueuses et heureuses,

lundi 19 juin 2023

Bonjour ! (Claire)


   Ce blog est un projet de prolongement de nos échanges jardiniers, animés et passionnés, lors des dernières Journées de l'APA à Lyon, dans l'atelier organisé par Martine Bousquet.

L'idée :: ouvrir un espace où vous puissiez publier des textes, des images, très librement autour du thème du jardin. 

A bientôt !






Consoude et rosiers (Mireille)

  Sous un ciel mouvant bruissent les orages   Dans le jardin la vie s'anime et palpite   Une consoude a pris ancrage au pied du rosier  ...